Au fil des trois dernières années, le terme « inclusion » est devenu omniprésent dans les milieux sociaux, médiatiques, éducatifs et sur la scène mondiale. Mais peut-on vraiment parler d’inclusion sans évoquer les mécanismes d’exclusion sociale ?

En 2022, un questionnaire a été rempli par 11 parents-utilisateurs de services de garde éducatifs à l'enfance (SGÉE) de 0 à 5 ans au Québec, appartenant à des minorités visibles et issues de l'immigration. Parmi eux, plus de la moitié des répondants s'est dite inquiète de la qualité des interventions dans leur milieu éducatif lors des incidents vécus par leurs enfants en lien avec des micro-agressions sur leurs différences de la part d'autres enfants du groupe. Certains parents avaient mentionné la tendance du personnel à minimiser ces incidents lorsque cela arrive.

Selon l'Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) :

« Environ 20 % des jeunes Canadiens seraient victimes d’intimidation. Les jeunes en seraient principalement la cible en raison de leur apparence, de leur poids, de leur expression de genre ou en raison d’un handicap physique, de la couleur de leur peau, de leur religion, de leur pays d’origine ou de leur sexe, c’est-à-dire principalement en raison de leurs différences. »

Les mécanismes d’exclusion sociale ; plus un sujet est tabou dans les milieux : plus les enfants se sentent démunis et seuls pour essayer de comprendre la différence, autant du côté des enfants qui le subissent que du côté des enfants qui le leur font subir.

Selon une étude menée, en 2013, sous l'égide de la sociologue et professeure titulaire à la Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval, Louise Hamelin Brabant, dans 42 écoles primaires de la Capitale, auprès des enfants issus de l'immigration, âgés entre 10 à 12 ans :

« Plus de la moitié des répondants ont mentionné avoir subi du mépris, des préjugés raciaux voire du racisme. Des témoignages ont également fait mention de stigmatisation, d'exclusion ou encore d'intimidation. Physique, verbale, ou encore indirecte, cette violence sociale vient généralement d’autres enfants, non-immigrants [...] »

Comment aborder les mécanismes d'exclusion sociale dans son milieu, en toute confiance et avec aisance? Et comment les prévenir dès la période de l'enfance?

OBJECTIFS de l'atelier :

À travers l'atelier, les participantes et les participants seront en mesure de définir les sept différents mécanismes d'exclusion sociale, de les nommer selon le contexte approprié et sauront les aborder avec aisance auprès de leur équipe, des parents et des groupes d'enfants pour mieux les prévenir.

Contenu de la formation :

• - Les mécanismes d'exclusion sociale : les définitions
• - Exercices en petit et en grand groupe
• - La théorie de l'apprentissage sociale chez l'enfant - Selon Albert Bandura, psychologue et professeur en sciences sociales à l’université de Stanford
• - Mises en situation
• - Les bonnes pratiques à mettre en place dans son milieu pour les prévenir et pour mieux intervenir. 

Formatrice spécialement invitée pour l'atelier :

Jolette Côté

Titulaire d’un baccalauréat ès arts avec spécialisation en immigration et relations interethniques, en gestion des ressources humaines et en action culturelle, Jolette Côté compte plus de 14 ans d’expérience dans les services de garde éducatifs à l'enfance (SGÉE) et dans les organismes communautaires de la région de Montréal, Laval et Montérégie. Des secteurs administratifs, qui accueillent le plus haut taux de familles immigrantes au Québec.

Tous ses travaux universitaires ont tourné autour des services de garde éducatifs à l’enfance (SGÉE). Elle voulait découvrir les raisons pour lesquelles les milieux éducatifs préscolaires où elle avait œuvré ne se penchaient pas suffisamment sur l’immigration ni sur les défis d'adaptation des enfants issus de l'immigration, alors même que ce sujet était pertinent compte tenu du contexte.

En effet, les services de garde éducatifs constituent un cadre propice à l’inclusion, car ils prônent des valeurs telles que le bien-être et le développement sain de chaque enfant. Toutefois, quels sont exactement les besoins spécifiques des enfants provenant de l’immigration, et quels obstacles rencontrent-ils au sein des établissements et dans le cadre de leur vie ?

En 2021 , elle fonde l'OBNL Couleurs d'enfants : la clé de l'intégration afin d'offrir un espace sécuritaire où les familles issues de l'immigration et les minorités visibles peuvent s'exprimer sur leurs préoccupations avec aisance ainsi que pour sensibiliser les services de garde éducatifs à l’enfance (SGÉE) à leurs besoins par l'entremise de formations et de conférences auprès des membres du personnel.